Pour la génération présente, le comte Nicolas-Louis de Zinzendorf est un inconnu. L’ouvrage de M. Erich Beyreuther, dont le professeur Eberhard Reichel nous donne une fidèle traduction, est, dès lors, le bienvenu. Il est un condensé de trois volumes que l’auteur a consacrés au comte de Zinzendorf dont on peut dire qu’il fut le père de l’œcuménisme contemporain. Il eut, en effet, en plein XVIIIe siècle, la sainte hantise de l’unité de l’Eglise de Jésus-Christ dans la vivante diversité de ses incarnations. C’est ainsi qu’ayant organisé, restauré et renouvelé l’Eglise des frères moraves, très particulièrement quant à sa constitution, ses usages et la vie journalière de ses communautés, il ne s’est point lassé de l’orienter vers l’Eglise une et universelle, d’établir d’étroites relations avec les luthériens de son pays, les réformés de France et de Hollande. Il est peu de vies plus mouvementées, plus dramatiques, plus fanes aux yeux du monde que celle du comte Nicolas-Louis de Zinzendorf. On peut noter au fil des pages combien des communautés se sont groupées sous l’influence de Zinzendorf et de ses amis. Elles ne se sont pas ensuite multipliées comme l’ont fait les groupements méthodistes par exemple. Leur tonalité piétiste n’a pas facilité leur essor et beaucoup d’entre elles se sont étiolées au cours du XIXe siècle ou au début de celui-ci. Certaines ont contribué à réveiller les Eglises établies – réformées ou luthériennes – et n’ont pas estimé devoir maintenir leur identité hors de l’Eglise renouvelée. Une seule a subsisté en terre de langue française, à Montmirail près de Neuchâtel. Zinzendorf, d’ailleurs, est le premier moderne qui ait placé le terme d’œcuménisme dans le contexte missionnaire. Il est le premier à avoir donné à oikouméné le sens d’Eglise chrétienne universelle.
L’étoile jaune et la Croix-Rouge
27.00 CHFLe Comité international de la Croix-Rouge et l’holocauste, 1939-1945