Henri Wermus est polonais. Henri Wermus est juif. Et il grandit dans la Pologne antisémite de la première moitié du XXe siècle. Empêché d’étudier dans son pays, il émigre en Belgique dès 1937. La déclaration de guerre le trouve à Paris. Les adieux de l’étudiant de 18 ans sur le quai de la gare de Varsovie seront les derniers: il ne reverra aucun des membres de sa famille, une septantaine de personnes englouties dans le trou noir nazi.
Aujourd’hui, Henri Wermus retraverse cette existence. Le temps de la déchirure n’est pas un roman, c’est un témoignage et, pour l’auteur, une manière de remplir cette «espèce de contrat que tout survivant endosse vis-à-vis des disparus». Un récit qui frappe par sa très grande précision, son honnêteté radicale, sa constante humanité, et par cette part quasi magique que prend l’étude des mathématiques dans la survie psychique d’un jeune Juif pris dans la machine à broyer de la Seconde Guerre mondiale.