En quoi l’œuvre du Marquis de Sade interpelle-t-elle le Dieu des chrétiens? Pour Muriel Schmid, Sade oblige le théologien à penser l’enfer de l’homme, son combat incessant avec les forces du mal et sa quête infinie de soi. Par-delà un langage aux accents d’obscénité, Sade met peut-être en mots le désir d’un Dieu qui puisse répondre de la souffrance ressentie et du mal enduré.
Pour répondre théologiquement à l’œuvre de Sade, Muriel Schmid cerne la critique du christianisme qui émane de sa pensée, tant dans sa forme que dans ses fondements. Premier pas: cette critique s’inspire de la philosophie des Lumières et s’inscrit sur la fragile faille où raison et superstition se séparent. Deuxième pas: les revendications mises en scène dans l’univers sadien qui font place au visage terrifiant de l’humanité.
Si cette critique et ces revendications renvoient à une part incontournable de l’histoire occidentale, Muriel Schmid montre en quoi elles interrogent la compréhension du dieu chrétien. Autour des concepts de loi, de morale, de déité et de culpabilité, l’auteur propose une résonance théologique au monde sadien.
