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Épiphanie: vision de la gloire de Dieu qui éclaire le réel des hommes et des choses. Épiphanie au secret des corps et de la lettre. Épiphanie transfigurante. Épiphanie dont témoignent les chevaliers de la foi, hérauts d’un autre monde au cœur de ce monde-ci, témoins du transhistorique qui peut seul fonder l’espérance et l’action, par-delà les obsessions modernes de la mort et du néant.
Épiphanie qui n’est pas transparence – diaphanie –, mais qui passe par des figures comme Don Quichotte ou l’Idiot : figures révélatrices d’un destin et d’un Esprit. Figures de liberté. Figures signes au cœur du mal et de l’échec apparent, mais qui font voir le monde autrement : lieu de passages, particuliers à chaque fois, et lieu enclavé dans une origine et une fin qui en débordent et en récapitulent la profonde réalité. Épiphanie qui renvoie à cette réalité ultime «où se spiritualisent les corps et où se corporalisent les esprits», à une «entité médiatrice qui refuse tout dualisme» (H. Corbin). Épiphanie qui requiert en même temps une intériorité qui est le théâtre secret de toute l’aventure divine et humaine, et où se produit de siècle en siècle le miracle de l’Esprit.
