Ces études de huit parmi les vingt-deux premiers Psaumes commentés par Martin Luther ont été écrites dès l’année 1518 et publiées pour la première fois en 1521. Cette période est particulièrement marquante pour le Réformateur, puisqu’elle consacre notamment sa rupture avec l’Eglise traditionnelle.
Même si le choix proposé ici résonne de toutes les critiques lancées contre l’Eglise traditionnelle par Luther, son intention dans ces commentaires est éminemment théologique : «A mon avis, écrit Luther, [les autres livres bibliques] nous instruisent par la parole et par l’exemple de ce qu’il faut faire», mais le Psautier «nous livre la manière et la façon par lesquelles on accomplira la parole et imitera l’exemple. Car ce n’est pas le propre de nos ressources d’accomplir la loi ou d’imiter le Christ, mais c’est de prier et de désirer ces deux choses.»
Luther met en œuvre dans ces études des procédés exégétiques au service du sens littéral et historique, pour rester fidèle au texte qui n’en est pas moins parole – rhétorique! – du Saint-Esprit et témoignage christologique. La lecture de ces huit psaumes peut ainsi profiter à des lecteurs aux intérêts divers: aux exégètes qui apprécieront la méthode pionnière et rigoureuse à l’œuvre dans l’explication de ces textes; aux théologiens qui y trouveront l’élaboration d’une pensée au contact du texte biblique et des bouleversements de l’époque; aux lecteurs, épris de spiritualité, qui liront ici huit psaumes disant, avec Luther, la radicalité du Christ, de la souffrance et de la grâce.
