« Je croirais en leur Dieu s’ils avaient l’air un peu plus sauvés. » Cette parole de Nietzsche motive la recherche passionnée d’un « œcuménisme spirituel » où la marche vers l’unité doit être simultanément un cheminement vers la diversité réconciliée. Unir, oui. Uniformiser, non.
Emonder un arbre, c’est en retrancher les branches nuisibles ou inutiles afin que la sève circule mieux. Certes, on ne supprime pas un grand nombres de rameaux sans causer quelque trouble dans la circulation de la sève ni exposer des plaies à l’influence désorganisatrice de l’air. Mais, si l’on choisit l’époque où la sève est suspendue et le moment où ne va plus tarder la reprise de la végétation, on aide la vie à s’épanouir.
De même, pour accéder à la diversité réconciliée, ne doit-on pas convertir les divergences en différences, et se purifier de toutes les infidélités qui, ont éloigné, chacun à sa manière, de l’attitude infrangible et irremplaçable qu’il a plu à Dieu de privilégier ? Si chacune des confession chrétiennes parvenait à une telle conversion, elle n’en serait rendue que plus chrétienne et les visages transfigurés.
