Eberhard Ju¨ngel se penche sur le thème de la mort, d’abord envisagée dans une perspective anthropologique large, en dialogue avec la médecine et la philosophie, comme une « énigme ». Puis Ju¨ngel propose une réflexion biblique et théologique sur la mort comme « mystère ». Interroger la mort, c’est interroger la vie – notre vie. Qu’est-ce que la mort ? Une réalité à la fois tout à fait personnelle (notre mort), mais aussi tout à fait étrangère. Elle n’est toutefois pas que « ma » mort, mais aussi celle d’autrui : elle est un fait social, dont les incidences sont indéniables.
Théologiquement parlant, la mort de Jésus est l’événement de la rencontre entre l’être de Dieu et l’être de la mort : Dieu y assume la négation de la mort. Si la mort de Jésus-Christ a quelque chose à voir avec nous, c’est parce qu’elle concerne également Dieu: en Jésus, Dieu même n’en est pas indemne. Loin d’être « réconcilié » par la cruci fixion de Jésus, au sens où Dieu passerait de la colère au pardon (comme l’a souvent et malheureusement affirmé le christianisme), Dieu ôte à la mort sa puissance de négation et de séparation, donnant à l’être humain d’avoir part à sa vie même.
D’abord paru en 1971, dans le contexte des théologies de la « mort de Dieu », cet ouvrage, traduit pour la première fois en français, n’a rien perdu de sa pertinence.
Traduit de l’allemand par Gilles Sosnowski
Préface à l’édition française de Christophe Chalamet
Préface à l’édition française, p. 7
Avant-propos, p. 19
A. L’énigme de la mort
Chapitre premier – Sa propre mort. La mort comme question de la vie humaine, p. 25
Qu’est-ce que la mort ?, p. 25
Ce qui nous est le plus étranger est ce qui nous est le plus intime, p. 30
Qui interroger sur la mort ?, p. 37
L’homme vivant en tant qu’instance susceptible d’être interrogée. L’orientation anthropologique vers la mort, p. 42
Le mourant comme objet de la médecine – l’orientation biologique vers la mort, p. 48
Une réponse théologique qui engage, p. 65
Chapitre 2 – La mort de l’autre. La mort comme fait social, p. 71
Le rapport de la vie à la mort de l’autre, p. 71
Le point de vue sur la mort, p. 75
La représentation théologique de la résurrection face à l’absence de point de vue sur la mort, p. 82
Chapitre 3 – La mort de Socrate. La mort comme séparation du corps et de l’âme, p. 91
Prendre congé d’une représentation, p. 91
L’immortalité de l’âme – l’héritage de Socrate, p. 93
Définir le rapport entre la mort et la connaissance, p. 101
Déplatoniser le christianisme : un devoir théologique, p. 112
B. Le mystère de la mort
Chapitre 4 – La mort du pécheur. La mort comme salaire du péché, p. 119
Le discours sur la mort dans la Bible, p. 119
Points de vue vétérotestamentaires sur la mort, p. 123
Points de vue néotestamentaires sur la mort. Problèmes logico-linguistiques et théologiques du discours néotestamentaire sur la mort, p. 155
Chapitre 5 – La mort de Jésus-Christ. La mort, passion de Dieu, p. 179
La mort de Jésus, événement salvifique, p. 179
La vie de Jésus et la foi en Dieu, p. 185
La mort de Jésus et la foi en Jésus, p. 192
La mort et Dieu, p. 201
Chapitre 6 – La mort de la mort. La mort comme immortalisation de la vie vécue, p. 211
Les deux dimensions de la compréhension biblique de la mort, p. 211
La mort et le temps – l’espérance de la foi, p. 215
Mort et égalité – conséquence sociopolitique, p. 224
La mort et la peur – l’obligation de la foi, p. 231
