« Roger Williams (c. 1603-1683) est un des principaux inventeurs de la laïcité. À sa manière et dans son langage, il en a énoncé les principes fondateurs, aussi bien au niveau des finalités (la liberté de conscience, la non-discrimination pour raisons religieuses) qu’à celui des moyens mis en œuvre (la séparation du pouvoir politique et des autorités religieuses, la neutralité de la puissance publique à l’égard des diverses convictions) et il a appliqué ces principes quand il a exercé des responsabilités civiles. Cet apport de Roger Williams à l’histoire de l’humanité est encore très largement ignoré. Sauf exceptions, dans le monde francophone, Williams reste méconnu aussi bien du grand public cultivé que de la plupart des personnes considérées, à tort ou à raison, comme spécialistes de la question. Ainsi la fameuse formule du « mur de séparation » nécessaire entre l’État et l’Église est attribuée à Thomas Jefferson alors que l’homme d’État américain l’a empruntée au pasteur de Rhode Island. Le présent volume devrait donc retenir l’attention non seulement de lecteurs protestants ou intéressés par l’histoire du protestantisme et de ses théologies, mais aussi plus largement l’intérêt de ceux qui veulent réfléchir aux rapports entre religion et société, à la genèse politico-théologique de l’État moderne, à la manière dont la modernité politique et culturelle s’est construite, aux soubassements de la démocratie et de la laïcité. »
Jean Baubérot, extrait de sa préface
« Dans une France qui souffre autant des extrémismes religieux que d’une laïcité agressive, il est bon de rappeler que l’Histoire ne se résume pas à la lente progression de la raison émancipatrice en face du recul des obscurantismes religieux. La réalité est plus complexe. (…) C’est ainsi que l’on peut être reconnaissant à Marc Boss d’avoir exhumé la pensée et l’action de Roger Williams. »
Réforme, 1er mai 2014
« L’intérêt principal des textes de ce pasteur qui vécut fraternellement parmi les Indiens, avant de fonder Providence (capitale du futur Etat de Rhode Island) est qu’ils décrètent la séparation des « pouvoirs civils » et des autorités religieuses au nom de principes théologiques abondamment puisés dans la Bible et dans l’étude du christianisme antique. La redécouverte des racines américaines de la liberté de conscience, de la neutralité de l’Etat vis-à-vis des religions et de la séparation des pouvoirs permet de replacer l’histoire de notre propre laïcité dans une perspective plus large. »
La Croix, 27 mars 2014
« Qui connaît Roger Williams ? Il figure pourtant, au grand étonnement des Américains, sur le mur des Réformateurs à Genève. (…) Dans cet ouvrage, les Editions Labor et Fides nous donnent accès à des textes surprenants par la profondeur de leurs convictions, la fermeté de leurs condamnations et leur ouverture à l’homme (particulièrement aux indiens d’Amérique). »
Presse régionale du Sud, mars 2014
« A lire absolument par tout contemporain avide de retrouver l’actualité des jours anciens. (…) La préface lumineuse de Jean Baubérot comme la traduction pointilleuse de Mireille Hébert contribuent à l’éclat de ce livre insolite. »
LibreSens, n°212, mars-avril 2014