La tradition réformée n’a pas mesuré à sa juste valeur la plénitude de l’enseignement de Calvin. Le Réformateur est un héritier de la grande tradition de la mystique chrétienne, mais il lui donne un élan incontestablement réformé.
Même plus, comme le montre cet essai, Calvin lance la Réforme parce qu’il est mystique, et le recentrage de la foi sur la personne du Christ n’est dans ce contexte pas anodin. A lire ce livre, on mesure que le pessimisme calvinien concernant la nature humaine est fondamental pour entrer dans une aventure dont l’issue n’est rien moins que la divinisation de l’être humain.
Carl-A. Keller donne ici à la spiritualité protestante un regain de légitimité et encourage des communautés déboussolées à retrouver les racines d’une foi, certes exigeante, mais finalement éblouissante.